PARTIE II CHAPITRE I : LA DESTRUCTION DE L'ATLANTIDE DÉCRITE DANS LES LÉGENDES DU DÉLUGE

PARTIE II.
LE DÉLUGE
CHAPITRE I.
LA DESTRUCTION DE L'ATLANTIDE DÉCRITE DANS LES LÉGENDES DU DÉLUGE

LE DÉLUGE, GUSTAVE DORÉ

Ayant démontré, comme nous le pensons, avec succès, qu'il n'y a pas d'improbabilité dans la déclaration de Platon qu'une grande île, presque un continent, existait dans le passé dans l'océan Atlantique, et qu'il est une certitude géologique qu'elle existait ; et ayant montré qu'il n'est pas improbable mais très possible, qu'elle ait sombré dans la mer comme le décrit Platon, nous passons à la question suivante : le souvenir de cette gigantesque catastrophe s'est-il conservé dans la tradition humaine ? Nous pensons qu'il ne fait aucun doute qu'une réponse affirmative doit être donnée à cette question.
Un événement qui, en quelques heures, a détruit, au milieu d'horribles convulsions, tout un pays, et l'ensemble de sa vaste population - cette population, ancêtres des grandes races des deux continents, et eux-mêmes gardiens de la civilisation de leur époque -  et événement ne put manquer d'impressionner avec une force terrible les esprits des hommes et de projeter son ombre noire sur toute l'histoire humaine. Ainsi, que nous nous tournions vers les Hébreux, les Aryens, les Phéniciens, les Grecs, les Cushites ou les habitants d'Amérique, nous trouvons partout des traditions du Déluge ; et nous verrons que toutes ces traditions indiquent sans équivoque la destruction de l'Atlantide.
François Lenormant dit que (Contemp. Rev., nov. 1879) :
"La longue revue à laquelle nous venons de nous livrer, nous permet d’affirmer que le récit du déluge est une tradition universelle dans tous les rameaux de l’humanité, à l’exception toutefois de la race noire. Mais un souvenir partout aussi précis et aussi concordant ne saurait être celui d’un mythe inventé à plaisir. Aucun mythe religieux ou cosmogonique ne présente ce caractère d’universalité. C’est nécessairement le souvenir d’un événement réel et terrible, qui frappa assez puissamment l’imagination des premiers ancêtres de notre espèce, pour n’être jamais oublié de leur descendance. Ce cataclysme se produisit près du berceau premier de l’humanité, et avant que les familles souches, d’où devaient descendre les principales races, ne fussent encore séparées ; car il serait tout à fait contraire à la vraisemblance et aux saines lois de la critique d’admettre que, sur autant de points différents du globe qu’il faudrait le supposer, pour expliquer ces traditions partout répandues, des phénomènes locaux exactement semblables se seraient reproduits et que leur souvenir aurait toujours pris une forme identique, avec des circonstances qui ne devaient pas nécessairement se présenter à l’esprit en pareil cas.
"Notons cependant que la tradition diluvienne n’est peut-être pas primitive, mais importée, en Amérique, qu’elle a sûrement ce caractère d’importation chez les rares populations de race jaune où on la retrouve ; enfin que son existence réelle en Océanie, chez les Polynésiens, est encore douteuse. Restent trois grandes races auxquelles elle appartient sûrement en propre, qui ne se la sont pas empruntées les unes aux autres, mais chez lesquelles, cette tradition est incontestablement primitive, remonte aux plus anciens souvenirs des ancêtres. Et ces trois races sont précisément les seules dont la Bible parle pour les rattacher à la descendance de Noa’h, celles dont elle donne la filiation ethnique dans le chapitre X de la Genèse. Cette observation, qu’il ne me paraît pas possible de révoquer en doute, donne une valeur singulièrement historique, et précise à la tradition qu’enregistre le livre sacré, et telle qu’il la présente, si d’un autre côté elle doit peut-être conduire à lui donner une signification plus resserrée géographiquement et ethnologiquement. Et l’on ne saurait hésiter à reconnaître que le déluge biblique, loin d’être un mythe, a été un fait historique et réel, qui a frappé à tout le moins les ancêtres des trois races aryenne ou indo-européenne, sémitique ou syro-arabe, chamitique ou kouschite, c’est-à-dire des trois grandes races civilisées du monde ancien, de celles qui constituent l’humanité vraiment supérieure, avant que les ancêtres de ces trois races ne se fussent encore séparés et dans la contrée de l’Asie qu’ils habitaient ensemble."
D'importants savants et des chrétiens sincères comme M. Schoebel (Paris, 1858) et M. Omalius d'Halloy (Bruxelles, 1866) nient l'universalité du Déluge, et affirment qu'"il ne s'étendit qu'au centre principal de l'humanité, à ceux qui restaient près de son berceau primitif, sans atteindre les tribus dispersées, qui s'étaient déjà dispersées loin dans les régions presque désertiques. Il est certain que le récit biblique commence par relater des faits communs à toute l'espèce humaine, en se limitant par la suite aux annales de la race particulièrement choisie par les desseins de la Providence." (Lenormant et Chevallier, "Anc. Hist. de l'Orient", p. 44.) Cette théorie est soutenue par cette éminente autorité en anthropologie qu'est M. de Quatrefages, ainsi que par Cuvier ; le Révérend R. p. Bellynck, S.J., reconnaît qu'il ne s'oppose pas expressément à l'orthodoxie.
Platon identifie "le grand déluge de tous" avec la destruction de l'Atlantide. Le prêtre de Saïs dit à Solon qu'avant "le grand déluge de tous" Athènes possédait une race noble, qui accomplissait de nombreux actes nobles, dont le dernier et le plus grand était de résister aux tentatives de l'Atlantide de les soumettre ; et après cela vint la destruction de l'Atlantide, et la même grande convulsion qui accabla cette île a détruit plusieurs des Grecs. De sorte que les Egyptiens, qui possédaient le souvenir de nombreux déluges partiels, considéraient cela comme "le grand déluge de tous".

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