PARTIE I CHAPITRE IV : UNE TELLE CATASTROPHE EST-ELLE POSSIBLE?

PARTIE I.
CHAPITRE IV.
UNE TELLE CATASTROPHE EST-ELLE POSSIBLE?


Pour répondre à cette question, il suffit de se référer brièvement à certains des faits révélés par l'étude de la géologie.
En premier lieu, la surface de la terre recèle un enregistrement des montées et des descentes successives de la terre. La photo ci-jointe représente une partie des mesures de charbon anthracite (du sous-sol NdT) de Pennsylvanie.


PRÉLÈVEMENT DE CHARBON EN PENNSYLVANIE

Chacun des gisements de charbon représentés ici, indiqués par les lignes noires, a été créé lorsque la terre s'est suffisamment élevée au-dessus de la mer pour accueillir de la végétation ; chacune state de roches, dont certaines de plusieurs centaines de pieds d'épaisseur, s'est déposée au fond de l'eau. Ici, nous observons vingt-trois changements différents du niveau de la terre pendant la formation de 2000 pieds de roche et de charbon ; et ces changements ont eu lieu sur de vastes zones, couvrant des milliers de kilomètres carrés.
Tous les continents qui existent aujourd'hui étaient, on le sait bien, jadis sous l'eau, et les roches qui les composent se sont déposées sous l'eau ; De plus, la plupart des roches ainsi déposées étaient des détritus ou des lavures d'autres continents, qui se trouvaient alors là où les océans s'étendent aujourd'hui, et dont les montagnes et les plaines ont été rasées par l'action des volcans et des tremblements de terre, du gel, de la glace, du vent et de la pluie, et emportées dans la mer, pour former les sols sur lesquels les nations vivent maintenant ; ainsi ont changé les conditions des terres et des eaux : ce qui est maintenant continent était autrefois mer, et ce qui est maintenant mer était autrefois continent. Il ne fait aucun doute que l'archipel australien n'est que le sommet d'un continent noyé qui, autrefois, allait de l'Inde à l'Amérique du Sud. La science est allée jusqu'à lui donner un nom ; on l'appelle "Lémurie", et c'est là, dit-on, que se trouve l'origine de la race humaine. L'examen de la formation géologique de nos États atlantiques prouve sans l'ombre d'un doute, d'après la façon dont les roches sédimentaires, le sable, le gravier et la boue - d'une épaisseur totale de 45 000 pieds - sont déposés, qu'ils proviennent du nord et de l'est. "Ils représentent les détritus des terres préexistantes, les résidus d'érosion par les eaux de pluie, les rivières, les courants côtiers et d'autres phénomènes d'érosion ; et comme les zones qui fournissent les déchets n'auraient guère pu être d'une étendue moindre que les nouvelles strates qu'ils forment, on peut raisonnablement en déduire que des masses terrestres d'une taille continentale ont dû occuper la région maintenant couverte par l'Atlantique Nord avant le début des temps américains, du moins pendant les siècles paléozoïques de l'histoire américaine. La preuve en est que plus nous nous approchons de leur source à l'est, plus les grandes strates de roches sont épaisses : l'épaisseur maximale des roches paléozoïques de la formation appalachienne est de 25 000 à 35 000 pieds en Pennsylvanie et en Virginie, alors que leur épaisseur minimale en Illinois et au Missouri est de 3 000 à 4 000 pieds ; les roches plus grossières et de texture plus grossière dominent à l'est, tandis que plus on va à l'ouest, plus fins sont les dépots dont la roche est constituée, les matériaux les plus fins ayant été emportés vers l'est par les eaux." "("New Amer. Cyclop.," art. Coal.)


DESTRUCTION DE POMPEI

L'histoire de la formation du continent européen, telle que racontée par le professeur Geikie, illustre de façon instructive les relations entre la géologie et la géographie. Les premières terres européennes, dit-il, semblent avoir existé dans le nord et le nord-ouest de l'Europe, comprenant la Scandinavie, la Finlande et le nord-ouest de la région britannique, et s'être étendues en Amérique du Nord par les latitudes boréales et arctiques.On peut se faire une idée la hauteur et de la masse de cette terre primitive, en considérant l'énorme masse de matière provenant de sa désintégration. Dans les seules formations siluriennes des îles britanniques, il y a un massif rocheux, usé par la terre, qui formerait une chaîne de montagnes s'étendant de Marseille au Cap Nord (1800 milles), d'une largeur moyenne de plus de trente-trois milles et d'une hauteur moyenne de 16.000 pieds.
Quand le grand continent qui se tenait là dans l'océan Atlantique s'est érodé, les continents de l'Amérique et de l'Europe se sont formés ; et il semble qu'il y ait eu depuis des temps lointains une élévation continue, toujours en cours, des nouvelles terres, et une submersion des anciennes. En l'espace de cinq mille ans, ou depuis l'âge de la "pierre polie", les côtes de la Suède, du Danemark et de la Norvège sont passées de 200 à 600 pieds.
D'après le professeur Winchell (" Les Preadamites ", p. 437) :
"Nous sommes au milieu de grands changements, et nous en sommes à peine conscients. Nous avons vu des mondes en flammes, et nous avons vécu une comète frappant la terre. Nous avons vu toute la côte de l'Amérique du Sud s'élever de dix ou quinze pieds et redescendre en une heure. Nous avons vu les Andes couler à 220 pieds en soixante-dix ans...... De vastes transformations ont eu lieu sur les côtes chinoises. L'ancienne capitale, située, selon toute probabilité, dans une position accessible près du centre de l'empire, est maintenant presque entourée d'eau, et son site est sur la péninsule de Corée.... Il fut un temps où les barrières rocheuses du Bosphore thrace ont cédé et où la mer Noire s'est effondrée. Elle avait alors recouvert une vaste zone au nord et à l'est. Maintenant cette région est devenue drainée, elle était connue comme l'ancienne Lectonie : c'est maintenant la région des prairies Russes,  et le grenier à blé de l'Europe."
Il y a de nombreuses preuves géologiques qu'à une certaine époque, toute la région de la Grande-Bretagne a été submergée jusqu'à une profondeur d'au moins 1700 pieds. Sur la surface de la terre submergée se trouvaient un dépot d'épaisses couches de sable, de gravier et d'argile, appelées par les géologues " le Nothern Drift". Les îles britanniques se sont relevées de la mer, laissant ces dépôts d'eau sur leur fond. Ce qui est aujourd'hui la Sicile se trouvait autrefois profondément sous la mer : elle s'est ensuite élevée de 3000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Le désert du Sahara était jadis sous l'eau, et ses sables brûlants sont maintenant un dépot de la mer.
Géologiquement parlant, la submersion de l'Atlantide, au cours de la période historique, ne fut que le dernier d'une série de vastes changements, par lesquels le continent qui occupait autrefois la plus grande partie de l'Atlantique s'est progressivement enfoncé sous l'océan, tandis que les nouvelles terres s'élevaient des deux côtés de celui-ci.
Nous en arrivons maintenant à la deuxième question, Est-il possible que l'Atlantide ait pu être soudainement détruite par une telle convulsion d'une nature telle que la décrit Platon ? Les anciens considéraient cette partie de son histoire comme une fable. Avec la connaissance plus large que la recherche scientifique a donné au monde moderne, nous pouvons affirmer qu'un tel événement est non seulement possible, mais que l'histoire des deux derniers siècles nous en a fourni des parallèles frappants. Nous savons maintenant que de nombreuses îles se sont soulevées au-dessus des eaux, et que d'autres ont coulées sous les vagues, accompagnées de tempêtes et de tremblements de terre similaires à ceux qui ont marqué la destruction de l'Atlantide.
En 1783, l'Islande a été saisie de convulsions plus terribles que toutes celles enregistrées dans les annales modernes de ce pays. Environ un mois avant l'éruption sur la terre ferme, un volcan sous-marin a éclaté dans la mer, à une distance de trente milles de la côte. Il éjecta tellement de pierre ponce que la mer en était recouverte sur une distance de 150 milles, et les navires en étaient considérablement gênés dans leur progression. Une nouvelle île émergea, composée de hautes falaises, qui fut revendiquée par Sa Majesté danoise, et nommée "Nyöe", ou la Nouvelle Ile ; mais avant un an, elle s'enfonça sous la mer, laissant un récif de rochers à trente brasses sous l'eau.
Le tremblement de terre de 1783 en Islande a tué 9000 personnes sur une population de 50 000 habitants ; vingt villages ont été consumés par le feu ou inondés par l'eau, et une masse de lave "plus grande que la masse entière du Mont Blanc"a été projetée.
Le 8 octobre 1822, un grand tremblement de terre s'est produit sur l'île de Java, près de la montagne de Galung Gung. "Une forte explosion se fit entendre, la terre trembla, et d'immenses colonnes d'eau chaude et de boue bouillante, mélangées à du soufre brûlant, des cendres et des lapilli, de la taille de noix, furent projetées de la montagne comme un jet d'eau, avec une telle violence que de grandes quantités tombèrent au-delà du fleuve Tandoi, à quarante milles de là..... La première éruption a duré près de cinq heures, et les jours suivants, la pluie est tombée en torrents, et les rivières, densément boueuses, ont inondé partout le pays. Au bout de quatre jours (le 12 octobre), une deuxième éruption, plus violente que la première, s'est produite, au cours de laquelle de l'eau chaude et de la boue ont de nouveau été vomies et de grands blocs de basalte ont été projetés à une distance de sept milles du volcan. Il y eu en même temps un violent tremblement de terre, la face de la montagne en a été complètement changée, ses sommets se sont effondrés, et un côté, qui était couvert d'arbres, est devenu un énorme fossé de la forme d'un demi-cercle. Plus de 4000 personnes ont été tuées et 114 villages détruits." (Principes de géologie de Lyell, p. 430.)
En 1831, une nouvelle île est née en Méditerranée, près des côtes de la Sicile. Elle s'appelait Graham's Island. Elle a émergé dans un tremblement de terre, et "un jet d'eau de soixante pieds de haut et de huit cents verges de circonférence s'élevant de la mer". Pendant un mois environ, l'île mesura deux cents pieds de haut et trois milles de circonférence ; mais elle coula bientôt sous la mer.
Les îles Canaries faisaient probablement partie de l'empire originel de l'Atlantide. Le 1er septembre 1730, la terre se fendit près de Yaiza, dans l'île de Lancerota. En une nuit, une quantité considérable de matière fut éjectée ; en quelques jours, une autre cheminée s'ouvrit et donna naissance à un ruisseau de lave qui envahit plusieurs villages. Au début, elle coulait rapidement, comme de l'eau, mais par la suite, elle devint lourde et lente, comme du miel. Le 11 septembre, d'autres coulées de lave se produisirent, recouvrant un village, et se précipitant dans la mer avec un rugissement horrible. Les poissons morts flottaient sur les eaux en une foule indescriptible, ou étaient rejetés morts sur le rivage ; le bétail dans tout le pays tombait sans vie sur le sol, étouffé par les vapeurs putrides, qui se condensaient et tombaient en gouttes. Ces manifestations se sont accompagnées d'une tempête comme le peuple du pays n'en avait jamais connu auparavant. Ces terribles bouleversements ont duré cinq ans. Les laves jetées couvraient un tiers de l'île de Lanzarote.


DES PAYSANS CALABRAIS ENGLOUTIS DANS DES CREVASSES (1783).

Le golfe de Santorin, dans l'archipel grec, est depuis deux mille ans le théâtre de phénomènes volcaniques actifs. Pline nous informe qu'en l'an 186 av. J.-C., l'île du "Vieux Kaimeni", ou 'île sacrée, a été soulevée de la mer ; et en l'an 19 de notre ère, l'île de "Thia" (la Divine) émergea. En 1573 après J.-C., une autre île fut créée, appelée "la petite île brûlée par le soleil". En 1848, une convulsion volcanique de trois mois a créé un grand haut-fond ; un tremblement de terre détruisit de nombreuses maisons à Thera, et le soufre et l'hydrogène provenant de la mer tuèrent 50 personnes et 1000 animaux domestiques. Un examen récent de ces îles montre que toute la masse de Santorin a sombré, après sa projection depuis la mer, à plus de 1200 pieds.
Le fort et le village de Sindree, sur le bras est de l'Indus, au-dessus de Luckput, ont été submergés en 1819 par un tremblement de terre, ainsi qu'une étendue de terre de 2000 milles carrés.
"En 1828, Sir A. Burnes se rendit en bateau sur les ruines de Sindree, où l'on aperçevait une seule tour au milieu d'une vaste étendue de mer. Les sommets des murs en ruines s'élevaient encore à deux ou trois pieds au-dessus du niveau de l'eau ; et, debout sur l'un d'eux, il ne pouvait voir que de l'eau à l'horizon, sauf dans une direction, où une bande de terre bleue vers le nord indiquait l'Ullah Bund. Cette scène, dit Lyell (" Principles of Geology ", p. 462), donne à l'imagination une image vivante des révolutions en cours sur la terre - un profusion d'eau où quelques années auparavant tout n'était que terre, et la seule terre visible consistant en un sol soulevé par un récent tremblement de terre.
Nous donnons de l'excellent travail de Lyell les curieuses images suivantes de l'apparition du Fort de Sindree avant et après l'inondation.



FORT DE SINDEE, SUR LA BRANCHE ORIENTALE DE L'INDUS, AVANT QU'IL NE SOIT SUBMERGÉ PAR LE TREMBLEMENT DE TERRE DE 1819.


VUE DU FORT DE SINDREE DEPUIS L'OUEST EN MARS 1839.

En avril 1815, l'une des éruptions les plus terribles de l'histoire s'est produite dans la province de Tomboro, sur l'île de Sumbawa, à environ deux cents milles de l'extrémité est de Java. Elle a duré du 5 avril au mois de juillet de la même année, mais a été la plus violente les 11 et 12 juillet. Le bruit des explosions a été entendu sur près de mille milles. Sur une population de 12 000 habitants, dans la province de Tombora, seuls vingt-six individus ont pu s'échapper. "De violents tourbillons ont emporté des hommes, des chevaux et du bétail dans les airs, arraché les plus grands arbres par les racines et couvert toute la mer de bois flottant." (Histoire de Java de Raffles, vol. i., p. 28.) Les cendres obscurcirent l'air ; "les cendres flottantes à l'ouest de Sumatra formaient, le 12 avril, une masse de deux pieds d'épaisseur et de plusieurs milles d'étendue, que les navires en difficulté forçaient à leur passage". L'obscurité dans la journée était plus profonde que la nuit la plus noire. "La ville de Tomboro, à l'ouest de Sumbawa, fut submergée par la mer, qui empiéta sur le rivage, de sorte que l'eau resta en permanence à dix-huit pieds de profondeur aux endroits où il y avait des terres auparavant." La zone couverte par la convulsion fut de 1000 miles anglais de circonférence. "Dans l'île d'Amboyna, le même mois de la même année, la terre s'ouvrit, jeta de l'eau et se referma." (L'"Histoire de Java" de Raffles, vol. i., p. 25.)


Mais c'est à cet endroit de la côte européenne le plus proche du site de l'Atlantide, à Lisbonne que s'est produit le plus terrible tremblement de terre des temps modernes. Le 1er novembre 1775, un bruit de tonnerre se fit entendre sous terre et, immédiatement après, un violent choc secoua la majeure partie de la ville. En six minutes, 60 000 personnes périrent. Un grand nombre de gens s'était rassemblé pour se mettre à l'abri sur un nouveau quai, construit entièrement en marbre ; mais soudain, il s'enfonca avec tous les gens qui s'y trouvaient, et aucun des cadavres n'est jamais remonté à la surface. Un grand nombre de petites embarcations et de navires mouillés à proximité, et pleins de gens, ont été engloutis comme dans un tourbillon. Aucun fragment de ces épaves n'est remonté à la surface ; l'eau à l'endroit où le quai s'est enfoncé est maintenant profonde de 600 pieds. La zone couverte par ce tremblement de terre fut très grande. Humboldt a dit qu'une partie de la surface de la terre, quatre fois plus grande que la taille de l'Europe, a été secouée au même moment. Elle s'étendait de la Baltique aux Antilles et du Canada à Alger. A huit lieues du Maroc, le sol s'est ouvert et a englouti un village de 10.000 habitants, puis s'est refermé sur eux.
Il est très probable que le centre de cette convulsion se trouvait dans le lit de l'Atlantique, sur ou près de l'île engloutie de l'Atlantide, et qu'elle succédait aux événements qui, des milliers d'années auparavant, avait détruit cette terre.


ÉRUPTION DU VÉSUVE EN 1737.

L'Irlande se trouve également près de l'axe de cette grande zone volcanique, qui s'étend des Canaries à l'Islande, et elle a été plusieurs fois par le passé le siège de troubles. Les annales anciennes contiennent de nombreux récits d'éruptions, précédées d'une action volcanique. En 1490, dans les Montagnes du Bœuf, à Sligo, il s'en produisit une qui tua cent personnes et un grand nombre de bovins ; et une éruption volcanique en mai 1788, sur la colline de Knocklade, Antrim, versa un torrent de lave de soixante mètres de large pendant trente-neuf heures, et détruit le village de Ballyowen et tous ses habitants, à l'exeption d'un homme de sa femme et deux enfants. "("Amer. Cyclop.," art. Ireland.)
Alors que Lisbonne et l'Irlande, à l'est de l'Atlantide, subirent ces grands chocs sismiques, les îles des Antilles, à l'ouest, furent touchée à plusieurs reprises de la même manière. En 1692, la Jamaïque souffrit d'un violent tremblement de terre. La terre s'ouvrit, et de grandes quantités d'eau furent rejetées ; de nombreuses victimes furent englouties dans ces déchirures ; la terre en prit quelques-unes jusqu'à la taille et les serra à mort ; pour d'autres, seules les têtes apparurent au-dessus du sol. Une parcelle de terre près de Port Royal, d'une superficie d'environ mille acres, s'enfonça en moins d'une minute, et la mer s'y engouffra immédiatement.
Les îles des Açores sont sans aucun doute les sommets montagneux de l'Atlantide. Elles sont même le centre d'une grande activité volcanique. Elles ont beaucoup souffert des éruptions et des tremblements de terre. En 1808, un volcan s'éleva soudainement à San Jorge jusqu'à une hauteur de 3500 pieds, et brûla pendant six jours, ravageant l'île entière. En 1811, un volcan s'éleva de la mer, près de San Miguel, créant une île de 300 pieds de haut, qu'on nomma Sambrina, mais qui s'enfonça bientôt sous la mer. Des éruptions volcaniques similaires se produisirent aux Açores en 1691 et 1720.
Le long d'une grande ligne, fracture énorme à la surface du globe, s'étendant du nord au sud à travers l'Atlantique, on trouve une série continue de volcans actifs ou éteints. En Islande, nous avons Oerafa, Hecla et Rauda Kamba ; un autre à Pico, aux Açores ; le pic de Teneriffe ; Fogo, dans une des îles du Cap-Vert ; tandis qu'on trouve plusieurs volcans éteints en Islande, et deux à Madère ; quand Fernando de Noronha, l'île d'Ascension, Sainte Hélène et Tristan d'Acunha sont tous d'origine volcanique. "(" Cosmos ", vol. v., p. 331.)
Le passage singulier suivant que nous citons en entier est tiré des "Principes de géologie" de Lyell, p. 436 :
"Dans le Nautical Magazine de 1835, p. 642, et de 1838, p. 361, et dans les Comptes Rendus d'avril 1838, on trouve des récits d'une série de phénomènes volcaniques, tremblements de terre, eaux troublées, scories flottantes et colonnes de fumée, qui ont été observés à intervalles depuis le milieu du siècle dernier, dans une zone de haute mer entre 20 et 22 degrés de longitude Ouest, environ un demi degré au Sud de l'équateur. Ces faits, dit M. Darwin, semblent montrer qu'une île ou un archipel est en cours de formation au milieu de l'Atlantique. Une ligne reliant Sainte-Hélène et l'île de l'Ascension couperait, si elle se prolongeait, ce foyer d'action volcanique naissant lentement. Si une terre devait se former ici, ce ne serait pas la première fois qu'elle serait produite par l'action ignée dans cet océan depuis qu'elle est habitée par des espèces existantes de testacés. À Porto Praya, à Saint-Jacques-de-Compostelle, l'une des îles des Açores, on trouve une strate calcaire horizontale, contenant des coquillages d'espèces marines récentes, recouverts d'une grande couche de basalte de quatre-vingts pieds d'épaisseur. Il serait difficile d'estimer très précisément l'importance commerciale et politique qu'un groupe d'îles pourrait acquérir si, dans les deux ou trois mille ans à venir, elles s'élevaient en plein océan entre Sainte-Hélène et l'Ascension."

Ces faits semblent montrer que les grands incendies qui détruisirent l'Atlantide couvent toujours dans les profondeurs de l'océan ; que les vastes oscillations qui ont porté le continent de Platon sous la mer peuvent à nouveau le ramener à la lumière, avec tous ses trésors enfouis ; et que même l'imagination sauvage de Jules Verne, lorsqu'il décrivit le capitaine Némo dans son armure de plongée, regardant les temples et les tours de l'île perdue, éclairés par les feux des volcans sous-marins, avait quelques bases sur lesquelles s'appuyer.
Mais qui dira, à la lumière de tous les faits énumérés ici, que la submersion de l'Atlantide, dans un grand cataclysme qui secoua le monde, est impossible ou improbable ? Comme nous le verrons plus loin, lorsque nous discuterons des légendes du Déluge, tous les détails qui nous sont parvenus de la destruction de l'Atlantide ont été reproduits dans certains des récits qui viennent d'être donnés.
Nous concluons donc : 1. qu'il est prouvé sans l'ombre d'un doute, par des preuves géologiques, que de vastes étendues de terre existaient autrefois dans la région où l'Atlantide est localisée par Platon, et qu'une telle île devait donc exister ; 2. qu'il n'y a rien d'improbable ou d'impossible à affirmer que sa destruction soudaine eu lieu "en un jour et nuit".



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

ATLANTIDE LE MONDE ANTÉDILUVIEN

PARTIE I CHAPITRE I : LE BUT DE CE LIVRE

PARTIE I CHAPITRE II : HISTOIRE DE L'ATLANTIDE DE PLATON