PARTIE V CHAPITRE II : LA COLONIE ÉGYPTIENNE

PARTIE V.
CHAPITRE II.   LA COLONIE ÉGYPTIENNE



    QUELLES preuves avons-nous que les Égyptiens étaient une colonie de l'Atlantide ?
    1. Ils prétendaient descendre des "douze grands dieux", c'est-à-dire des douze dieux de l'Atlantide, à savoir Poséidon, Cleito et leurs dix fils.
    2. D'après les traditions des Phéniciens, c'est d'eux que les Égyptiens tiraient leur civilisation ; et comme les Égyptiens précédèrent de loin la montée des nations phéniciennes proprement dites, cela a dû signifier que l'Égypte tirait sa civilisation du même pays que celui auquel les Phéniciens devaient leur propre origine. Les légendes phéniciennes indiquent que Misor, dont descendaient les Egyptiens, était l'enfant des dieux phéniciens Amynus et Magus. Misor donna naissance à Taaut, le dieu des lettres, inventeur de l'alphabet, et Taaut devint Thot, le dieu de l'histoire des Egyptiens. Sanchoniathon nous dit que "Chronos (roi de l'Atlantide) visita le Sud, et donna toute l'Égypte au dieu Taaut, afin qu'elle devienne son royaume." "Misor" est probablement le roi "Mestor" mentionné par Platon.
     3. D'après la Bible, les Égyptiens étaient les descendants de Ham, qui était l'un des trois fils de Noé qui avaient échappé au Déluge, c'est-à-dire à la destruction de l'Atlantide.
   4. La grande similitude entre la civilisation égyptienne et celle des nations américaines.
     5. Le fait que les Égyptiens prétendaient être des hommes rouges.
    6. La religion de l'Egypte était principalement l'adoration du soleil, et  était le dieu soleil de l'Egypte, Rama, le soleil des Hindous, Rana, un dieu des Toltèques, Raymi, la grande fête du soleil des Péruviens, et Rayam, un dieu du Yémen.
    7. La présence de pyramides en Egypte et en Amérique.
   8. Les Égyptiens étaient le seul peuple de l'Antiquité bien informé sur l'histoire de l'Atlantide. Les Égyptiens n'ont jamais été un peuple maritime, aussi, les Atlantes ont dû leur apporter cette connaissance. Ils n'étaient pas susceptibles d'envoyer des vaisseaux vers l'Atlantide.
   9. Nous trouvons une autre preuve que les Égyptiens descendaient de l'Atlantide dans leur croyance quant au "sous-monde". Cette terre des morts était située dans l'Ouest, raison pour laquelle les tombes étaient toutes placées, dans la mesure du possible, sur la rive ouest du Nil. Le cri incessant des pleureurs, à mesure que le cortège funèbre avançait était : "A l'ouest, à l'ouest." Ce monde souterrain était au-delà de l'eau, c'est pourquoi le cortège funèbre traversait toujours un plan d'eau. "Là où les tombes se trouvaient, comme dans la plupart des cas, sur la rive ouest du Nil, le Nil était traversé ; là où elles se trouvaient sur la rive est, la procession passait sur un lac sacré." (R. S. Poole, Contemporary Review, août 1881, p. 17.) On trouvait dans la procession,  "une arche sacrée du soleil".
   Tout ceci est très clair : le monde souterrain à l'Ouest, la terre des morts, c'était l'Atlantide, le monde noyé, le monde sous l'horizon, sous la mer, que les paysans de Bretagne regardaient depuis la pointe du Raz, le cap le plus occidental se projetant dans l'Atlantique. On n'y accédait de l'Égypte qu'en traversant l'eau et on l'associait à l'arche, l'emblème de l'Atlantide dans toutes les contrées.
   L'âme du défunt devait voyager vers le monde souterrain par "une progression dans l'eau" (Ibid., p. 18), sa destination était les Champs Elysées, où poussait le blé puissant, et où elle devait cultiver la terre ; "cette tâche était d'une importance suprême". (Ibid., p. 19.) Les Champs Elysées étaient l'"Elysée" des Grecs, la demeure des bienheureux, que nous avons vue comme étant une île dans l'Ouest lointain. La croyance des Egyptiens s'appliquait à un pays réel ; ils décrivaient ses villes, ses montagnes et ses rivières ; l'une d'elles s'appelait Uranes, un nom qui nous rappelle le dieu Atlante Uranos. En rapport avec tout cela, nous ne devons pas oublier que Platon décrivait l'Atlantide comme " cette île sacrée située sous le soleil ". Partout dans le monde antique, nous trouvons l'esprit des hommes regardant vers l'ouest comme la terre des morts. Poole dit : "Alors, comment pouvons-nous expliquer cette forte conviction ? C'est sûrement la survivance d'une croyance ancienne qui coulait dans les veines de la race." (Revue contemporaine, 1881, p. 19.) Elle se fondait sur une tradition universelle selon laquelle, sous "un immense océan", dans "l'extrême-ouest", existait un "sous-monde", un monde comptant des millions de morts, une race puissante, qui avait été subitement engloutie par la plus grande catastrophe que l'homme ait connue depuis qu'il occupait la terre.
   10. Rien ne prouve que la civilisation égyptienne se soit développée en Égypte même ; elle a dû y être apportée depuis autre pays. Pour reprendre les mots d'un écrivain récent de Blackwood,
    "Jusqu'à récemment, on croyait que l'utilisation du papyrus pour l'écriture avait été introduite à l'époque d'Alexandre le Grand ; puis Lepse trouva le signe hiéroglyphique du rouleau de papyrus sur les monuments de la douzième dynastie ; ensuite on trouva le même signe sur les monuments de la quatrième dynastie, qui date d'assez près de Menès, le protomonarque et, en vérité, il y a peu de doute que l'art d'écrire sur papyrus existait déjà à l'époque de Menes lui-même. Les fruits de l'investigation dans ce domaine, comme dans bien d'autres, sont vraiment merveilleux. Au lieu de montrer l'ascension et le progrès de n'importe quelle branche du savoir, ils ont tendance à prouver que rien n'a eu d'ascension ni de progrès, mais que tout peut renvoyer aux dates les plus anciennes. L'expérience de l'égyptologue doit lui apprendre à inverser l'observation de Topsy, et à " observer que rien n'a progressé ", mais que dès que les hommes se sont installés sur les rives du Nil, ils étaient déjà les hommes les plus intelligents qui aient jamais vécu, dotés de plus de connaissances et de plus de pouvoir que leurs successeurs n'ont pu en acquérir pendant des siècles et des siècles. Leur système d'écriture s'est aussi révélé abouti dès le début. . .
    "Mais que penser quand l'antiquaire, fouillant dans la poussière et le limon d'il y a cinq mille ans pour découvrir quelques traces d'efforts infantiles - des spécimens grossiers de l'époque de Magog et de Mizraim, dans lesquels nous pouvons admirer le germe qui s'est transformé depuis en un art merveilleux - se brise les tibias contre un artéfact si parfait qu'il égale, s'il ne la dépasse pas, la limite extrême des capacités modernes ? Comment soutenir la théorie si nous apprenions qu'avant que Noé ne soit froid dans sa tombe, ses descendants étaient des adeptes de la construction et des beaux-arts, et que leurs réalisations étaient d'une ampleur telle que, même si nous possédions les compétences requises, nous ne tenterions jamais de les imiter ? . . .
   "Comme nous n'avons pas encore découvert de trace grossière et primitive de l'Égypte, mais que nous l'avons vue dès ses toutes premières manifestations déjà habile, érudite et forte, il est impossible de déterminer l'ordre de ses inventions. La lumière peut encore être jetée sur son ascension et son progrès, mais nos recherches les plus profondes nous ont montré jusqu'à présent qu'elle n'était que la mère d'une race des plus accomplies. La manière dont ils ont obtenu leur savoir est une question de spéculation ; le fait qu'ils l'aient possédé est une question de fait. Nous ne les trouverons jamais sans la capacité d'organiser le travail, ou sans les efforts les plus audacieux pour creuser des canaux et irriguer, pour extraire la roche, pour construire et pour sculpter."
    L'explication est simple : les eaux de l'Atlantique coulent maintenant sur le pays où toute cette magnificence et cette puissance se sont développées par étapes lentes depuis les débuts grossiers de la barbarie.
   Et combien devait être puissante la nation mère dont cette Égypte était une colonie !
   L'Égypte était le magnifique pont d'or, long de dix mille ans, glorieux de temples et de pyramides, illuminé et illustré par les archives les plus complètes et continues de l'histoire humaine, le long duquel la civilisation de l'Atlantide, dans un grand cortège de rois et de prêtres, philosophes et astronomes, artistes et artisans, se dirigea vers la Grèce, vers Rome, vers l'Europe et l'Amérique. Aussi loin dans le temps que l'œil puisse pénétrer, même là où la perspective s'amenuise presque jusqu'à n'être plus qu'un point, nous pouvons encore des multitudes essaimées, possédant tous les arts de la plus haute civilisation, s'éloignant de cet autre et plus grand empire dont même ce merveilleux pays du Nil n'est qu'une pâle et imparfaite copie.
   Voyez le témoignage de la grandeur égyptienne tel qu'il est conservé dans ses œuvres : Les pyramides, même en ruines, sont la merveille de l'humanité. Le Nil a été détourné de son cours par des remblais monstrueux pour faire place à la ville de Memphis. Le lac artificiel de Mœris fut créé pour servir de réservoir aux eaux du Nil : il avait quatre cent cinquante milles de circonférence et trois cent cinquante pieds de profondeur, avec des canaux souterrains, des vannes, des écluses et des barrages, par lesquels le désert était préservé de la stérilité. Regardez le magnifique travail de maçon de ce peuple ancien ! M. Kenrick, parlant du parement de la Grande Pyramide, dit : "Les joints sont à peine perceptibles, et pas plus larges que l'épaisseur du papier d'argent, et le ciment si tenace que des fragments des pierres de parement restent encore dans leur position d'origine, malgré l'écoulement de tant de siècles et la violence avec laquelle elles (les pierres de parement NdT) ont été détachées." Regardez les ruines du Labyrinthe, qui a suscité l'étonnement d'Hérodote ; il avait trois mille chambres, la moitié au-dessus de la surface du sol et l'autre moitié au-dessous - un ensemble de cours, chambres, colonnades, statues, et pyramides. Regardez le temple de Karnac, couvrant un carré dont chaque côté mesure dix-huit cents pieds. D'après un écrivain récent, "les voyageurs semblent tous avoir été incapables de trouver les mots pour exprimer les sentiments que ces sublimes vestiges leur avaient inspiré. Ils ont été stupéfaits et dépassés par la magnificence et la prodigalité de l'exécution à admirer ici. Les cours, les salles, les portes, les piliers, les obélisques, les figures monolithiques, les sculptures, les rangées de sphinx, sont amassés en une telle profusion que la vue est trop grande pour une compréhension moderne." Selon Denon : "Il est difficile de croire, après l'avoir vu, à la réalité de l'existence de tant de bâtiments amassés sur un seul point, dans leurs dimensions, dans la l'obstination résolue qu'exigeait leur construction, et dans les coûts incalculables de tant de magnificence." Et encore : "Il est nécessaire que le lecteur imagine que ce qui est devant lui soit un rêve, car celui qui regarde les objets eux-mêmes cède parfois au doute qu'il soit parfaitement éveillé". Il y avait des lacs et des montagnes à la périphérie du sanctuaire. "La cathédrale Notre Dame de Paris pourrait être installée dans l'une des salles de Karnac, et ne pas toucher les murs ! . . . Toute la vallée et le delta du Nil, des catacombes à la mer, étaient couverts de temples, palais, tombeaux, pyramides et piliers." Chaque pierre était couverte d'inscriptions.
   L'état de la société dans les premiers jours de l'Egypte, se rapprochait de très près de notre civilisation moderne. La religion consistait en l'adoration d'un Dieu unique et la pratique de la vertu ; quarante-deux commandements prescrivaient les devoirs des hommes envers eux-mêmes, leurs voisins, leur pays et la Déité ; un paradis attendait les bons et un enfer les méchants ; il y avait un jour de jugement où le cœur des hommes était mesuré :
"Il examine le cœur des hommes
devant son trône de justice."

   La monogamie était la règle stricte ; même les rois, dans les premiers temps, n'avaient pas le droit d'avoir plus d'une femme. La loi protégeait les droits de la femme sur les biens séparés et sa dot ; elle était "la maîtresse de maison" ; elle pouvait "acheter, vendre et échanger pour son propre compte" ; en cas de divorce, sa dot devait lui être remboursée, avec des intérêts à un taux élevé. La cérémonie du mariage était faite sous serment de ne contracter aucune autre alliance matrimoniale. Le statut de l'épouse était aussi élevé dans les premiers jours de l'Egypte qu'il l'est aujourd'hui dans les nations les plus civilisées d'Europe ou d'Amérique.
   L'esclavage était autorisé, mais les esclaves étaient traités avec la plus grande humanité. Dans les confessions, enterrées avec le mort, on fait déclarer à l'âme "je n'ai pas incriminé l'esclave à la place de son maître," il y avait aussi une clause dans les commandements "qui protégeait l'ouvrier contre l'obligation à plus que son travail de la journée". Ils étaient miséricordieux envers les prisonniers de guerre ; aucune image ne représente de torture qui leur soit infligée ; tandis que la représentation d'une bataille navale les montre sauvant leurs ennemis en train de se noyer. Selon Reginald Stuart Poole (Contemporary Review, août 1881, p. 43) :
  "Si l'on considère le grand idéal des Égyptiens, comme en témoignent leurs représentations d'une vie juste, les principes qu'ils avaient établis comme base de l'éthique, l'élévation des femmes parmi eux, leur humanité dans la guerre, nous devons admettre que leur place morale est très élevée parmi les nations de l'Antiquité.
   "La vraie comparaison de la vie égyptienne est avec celle des nations modernes. C'est une tâche beaucoup trop difficile pour être entreprise ici. Il en a été assez dit, cependant, pour montrer que nous n'avons pas besoin de penser qu'à tous égards, ils étaient très en retard par rapport à nous."
   Alors regardez la maîtrise de l'art de cet ancien peuple.
  Ils furent les premiers mathématiciens de l'Ancien Monde. Ces Grecs que nous considérons comme les pères des mathématiques étaient simplement des élèves de l'Egypte. Ils furent les premiers arpenteurs-géomètres. Ils furent les premiers astronomes à calculer (la date NdT) les éclipses et à observer les périodes des planètes et des constellations. Ils connaissaient la rotondité de la terre, que l'on  supposait Colomb avoir découverte !
   "Les signes du zodiaque étaient certainement en usage chez les Égyptiens 1722 ans avant Jésus-Christ. L'un des savants de notre époque, qui pendant cinquante ans s'est efforcé de déchiffrer les hiéroglyphes des anciens, a trouvé sur un sarcophage de momie au British Museum, un tracé des signes du zodiaque et de la position des planètes ; la date à laquelle il était fait référence était l'équinoxe d'automne de 1722 avant Jésus Christ. Le professeur Mitchell, auquel le fait fut communiqué, employa ses assistants à vérifier la position exacte des corps célestes appartenant au système solaire lors de l'équinoxe de cette année-là. Ceci fut fait, et un diagramme, fourni par des parties ignorantes de son objet, montra que le 7 octobre 1722 av. JC la lune et les planètes occupaient le point exact dans les cieux indiqués sur le cercueil du British Museum." (Goodrich's "Columbus," p. 22.)
   Ils possédaient des horloges et des cadrans pour mesurer le temps. Ils possédaient de l'or et de l'argent. Ils furent les premiers agriculteurs de l'Ancien Monde, élevant toutes les céréales, le bétail, les chevaux, les moutons, etc. Ils fabriquaient du lin d'une qualité si fine qu'à l'époque du roi Amasis (600 ans avant J.-C.), un seul fil d'un vêtement était composé de trois cent soixante-cinq fils mineurs. Ils travaillaient l'or, l'argent, le cuivre, le bronze et le fer ; ils trempaient le fer jusqu'à obtenir la dureté de l'acier. Ce furent les premiers chimistes. Le mot "chimie" vient de chemi, et chemi signifie Egypte. Ils fabriquaient du verre et toutes sortes de poteries ; ils fabriquaient des bateaux en terre cuite ; et, précisément comme nous fabriquons maintenant des roues de wagons de chemin de fer en papier, ils fabriquaient des navires en papier. Leurs dentistes remplissaient les dents d'or ; leurs fermiers faisaient éclore (les oeufs de NdT) leur  volaille grâce à la chaleur artificielle. Ils furent les premiers musiciens ; ils possédaient des guitares, des flûtes simples et doubles, des cymbales, des tambours, des lyres, des harpes, des flûtes, des sambics, des ashurs, etc. En médecine et en chirurgie, ils avaient atteint un tel degré de perfection que plusieurs centaines d'années avant Jésus-Christ, ils pratiquaient l'opération de l'ablation de la cataracte de l'œil ; l'un des plus délicats et difficiles exploits de la chirurgie, que nous avons seulement tenté dans les temps les plus récents. "Le papyrus de Berlin" indique qu'il a été découvert, enroulé dans une caisse, sous les pieds d'une statue d'Anubis dans la ville de Sekhem, à l'époque de Têt (ou Thot), après la mort duquel il a été transmis au roi Sent, et a ensuite été replacé aux pieds de la statue. Le roi Sent appartenait à la deuxième dynastie, qui prospéra en 4751 avant J.-C., et le papyrus était déjà vieux à cette époque. Ce papyrus est un traité médical ; il ne comporte par d'incantations ni de charmes ; mais il traite de remèdes rationnels, de potions, d'onguents et d'injections. Les papyrus médicaux ultérieurs contiennent beaucoup de magie et d'incantations.
   "Aussi grandes et splendides que soient les choses que nous connaissons de l'ancienne Egypte, celle-ci est rendue mille fois plus sublime par notre incertitude quant aux limites de ses accomplissements. Elle ne présente pas une grande idée bien définie, qui, bien que difficile à recevoir, est, une fois acquise, compréhensible et claire. Sous le sol du pays moderne se cachent des milliers et des milliers de reliques qui pourraient étonner le monde pour les siècles à venir, et changer durablement sa conception de ce qu'était l'Egypte. L'effet de la recherche semble être de prouver que ses objets sont beaucoup plus anciens qu'on ne le pensait, certaines choses que l'on croyaient entièrement modernes s'étant révélées être des répétitions de choses égyptiennes, et d'autres choses connues pour avoir été égyptiennes, sont ramenées par chaque progrès de la connaissance, de plus en plus vers le temps des origines. Elle ébranle nos idées les plus profondes sur l'histoire du monde ; elle n'a pas cessé d'être une énigme et une tentation : il y demeure toujours un charme jeté sur elle."
   Selon Renan : "Elle n'eut pas d'époque archaïque." selon Osborn : "Elle jaillit sur nous, d'emblée dans la fleur de sa plus haute perfection." D'après Seiss ("A, Miracle in Stone", p. 40), "Elle prend soudain sa place dans le monde dans toute son incomparable magnificence, sans père, sans mère, et aussi étrangère à toute évolution que si elle était tombée des cieux inconnus". Il était tombée de l'Atlantide.
     D'après Rawlinson (" Origin of nations ", p. 13) :
   "Or, en Egypte, il est notoire qu'il n'y a aucune indication qu'il y ait eu une période primitive de sauvagerie ou de barbarie. Toutes les autorités s'accordent à dire que, quelle que soit l'époque à laquelle nous remontons, nous ne trouvons en Égypte aucune époque brutale ou incivilisée à partir de laquelle la civilisation se soit développée. Ménès, le premier roi, change le cours du Nil, construit un grand réservoir et batit le temple de Phthah à Memphis. . . . Nous ne voyons aucune coutume barbare, pas même l'habitude, si lentement abandonnée par tout le monde, de porter les armes en dehors du service militaire."
    Selon Tylor (" Anthropologie ", p. 192) :
  "Parmi les anciennes nations cultivées d'Egypte et d'Assyrie, l'artisanat était déjà arrivé à un stade qui ne pouvait avoir été atteint que par des milliers d'années de progrès. On peut encore examiner dans les musées, le travail de leurs menuisiers, tailleurs de pierre, orfèvres, merveilleux d'habileté et de finition, et jetant souvent la honte sur l'artisant moderne. . . . Pour voir des bijoux en or de la plus haute qualité, l'étudiant doit examiner ceux des anciens, tels que les Egyptiens, les Grecs et les Étrusques."
   Les outils des charpentiers et des maçons de l'Égypte ancienne étaient presque identiques à ceux qu'on utilise aujourd'hui chez nous.
   Il y a, dans les "Antiquities of America" de Delafield, p. 61, une planche d'illustration représentant une prêtresse aztèque, qui présente une coiffure étonnamment égyptienne. Dans la célèbre "tablette de la croix", à Palenque, nous voyons une croix avec un oiseau perché sur elle, oiseau (ou croix) à qui deux prêtres offrent un sacrifice. Dans la représentation de M. Stephens du Colosse de Memnon, nous trouvons presque la même chose, la différence étant qu'au lieu d'une croix latine ornementée, nous avons un croix en Tau, et au lieu d'un oiseau il y en a deux, pas sur la croix, mais juste au-dessus. Dans les deux cas, les hiéroglyphes, bien que les caractères soient bien sûr différents, sont disposés sur la pierre de la même manière. (Les "Courses autochtones" de Bancroft, vol. v., p. 61.)
    Même les obélisques d'Egypte ont leur équivalent en Amérique.
   Citant Molina ("History of Chili", tom. i., p. 169), McCullough écrit : "Entre les collines de Mendoza et de La Punta se trouve un pilier de pierre de cent cinquante pieds de haut et de douze pieds de diamètre". "(" Researches ", p. 171, 172.) Les colonnes de Copan se dressent détachées et solitaires, comme les obélisques d'Égypte, toutes deux sont carrées ou à quatre faces, et recouvertes de sculptures. (Les "Native Races" de Bancroft, vol. v., p. 60.)
   Dans une lettre de Jomard, citée par Delafield, on peut lire,
"J'ai reconnu dans vos mémoires sur la division du temps chez les nations mexicaines comparée à celle d'Asie, des analogies très frappantes entre l'identité toltèque et les institutions observées sur les rives du Nil. Parmi ces analogies il y en a une qui mérite l'attention - c'est l'utilisation de l'année vague de trois cent soixante-cinq jours, composée de mois égaux, et de cinq jours complémentaires, à la fois employée à Thèbes et au Mexique - séparés d'une distance de trois mille lieues. . . . En réalité, l'intercalation des Mexicains étant de treize jours sur chaque cycle de cinquante-deux ans, cela revient à la même chose que celle du calendrier julien, qui est d'un jour tous les quatre ans ; et par conséquent cela suppose la durée d'une année être de trois cent soixante-cinq jours six heures. Or, la durée de l'année était celle-là chez les Égyptiens--ils intercalaient une année entière de trois cent soixante-quinze jours tous les mille quatre cent soixante-dix ans..... Le fait de l'intercalation (par les Mexicains) de treize jours par cycle, c'est-à-dire l'utilisation d'une année de trois cent soixante-cinq jours et un quart, est une preuve de son emprunt aux Egyptiens, ou d'une origine commune." "(" Antiquities of America ", pp. 52, 53.)
    Le siècle mexicain commençait le 26 février, et le 26 février fut célébré à partir de l'époque de Nabonassor, 747 av. J.-C., parce que les prêtres égyptiens, conformément à leurs observations astronomiques, avaient fixé le début du mois Toth, et le début de leur année, à midi ce jour-là. Les cinq jours intercalés pour composer les trois cent soixante-cinq jours étaient appelés par les Mexicains Nemontemi, ou inutiles, et ces jours-là, ils ne faisaient pas d'affaires ; tandis que les Egyptiens, à cette même période, célébraient la fête de la naissance de leurs dieux, comme en témoignent Plutarque et d'autres. 
    On admettra qu'un niveau considérable de connaissances astronomiques a dû être nécessaire pour arriver à la conclusion que l'année vraie consistait en trois cent soixante-cinq jours et six heures (la science moderne a démontré qu'elle consiste en trois cent soixante-cinq jours et cinq heures moins dix secondes) ; et qu'un niveau élevé de civilisation était nécessaire pour imposer que l'année soit ramenée, en intercalant un certain nombre de jours dans une période donnée, à sa vraie relation avec les saisons. Les deux sont le fruit d'une vaste et ancienne civilisation d'un ordre des plus élevés, qui transmit une partie de ses connaissances astronomiques à ses colonies par l'intermédiaire de leurs prêtres respectifs.
    Pouvons-nous, en présence de tels faits, douter des déclarations des prêtres égyptiens à Solon, quant à la gloire et à la grandeur de l'Atlantide, ses monuments, sa sculpture, ses lois, sa religion, sa civilisation ?
   Avec l'Égypte, nous avons le plus vieux des enfants de l'Atlantide dans l'Ancien Monde ; dans sa magnificence, nous avons un témoignage du développement atteint par la patrie mère, par ce pays dont les rois étaient les dieux des nations successives et dont le royaume s'étendait aux extrémités de la terre.
   L'historien égyptien Manethon parlait d'une période de treize mille neuf cents ans comme étant le "règne des dieux", et la plaçait au tout début de l'histoire égyptienne. Ces treize mille neuf cents ans étaient probablement un souvenir de l'Atlantide. Un tel laps de temps, aussi vaste qu'il puisse paraître, n'est qu'un jour par rapport à certaines de nos époques géologiques reconnues.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

ATLANTIDE LE MONDE ANTÉDILUVIEN

PARTIE I CHAPITRE I : LE BUT DE CE LIVRE

PARTIE I CHAPITRE II : HISTOIRE DE L'ATLANTIDE DE PLATON