PARTIE IV CHAPITRE VI : L'OR ET L'ARGENT : LES MÉTAUX SACRÉS DE L' ATLANTIDE

PARTIE IV.
CHAPITRE VI.
L'OR ET L'ARGENT : LES MÉTAUX SACRÉS DE L' ATLANTIDE


COIFFE MOCHICA, GOLD AND SILVER GALLERY


L'argent est l'instrument par lequel l'homme a pu s'élever au-dessus des limites du troc.  Le baron Storch l'appelle "le merveilleux instrument auquel nous sommes redevables de notre richesse et de notre civilisation". Il est intéressant d'examiner les différents objets qui ont été utilisés comme monnaie d'échange dans différents pays et à différentes époques.  Voici un tableau de certains d'entre eux :

                                   Biens matériels:
Inde...............................................Gâteaux de thé
Chine............................................Pièces de soie
Abyssinie .....................................Sel
Islande et Terre-Neuve................Morue
Illinois (temps anciens)..............Peaux de raton laveur
Bornoo (Afrique).........................Chemises en coton
Ancienne Russie..........................Peaux d'animaux sauvages
Indes Orientales (1500)..............Noix de coco
Indien du Massachusetts...........Wampum (perle de coquillage NdT) et balles de mousquet
Virginie (1700).............................Tabac
Îles des Antilles britanniques.....Épingles, tabac à priser et whisky.
Amérique du Sud et centrale......Savon, chocolat et oeufs
Anciens Romains.........................Bovins
Grèce antique..............................Clous de cuivre et de fer
Le Lacédémonien........................Fer
L'empire burman.........................Plomb
Russie (1828 à 1845)..................Platine
Rome (sous Numa Pompilius)...Bois et cuir
Rome (sous les César)................Terres
Carthaginois.................................Cuir
Anciens Britanniques...................Bovins, esclaves, laiton, et fer.
L'Angleterre (sous Jacques II)....De l'étain, du bronze et de l'étain
Île des Mers du Sud.....................Haches et marteaux

                                    Articles ornementaux:
Ancien Juif..................................Bijoux
Les îles indiennes et l'Afrique....Les coquillages de Cowrie


                                    Objets traditionnels:
Hollande (1574)..........................Morceaux de carton
Chine (1200...)............................ L'écorce du mûrier

 Il est évident que tous les peuples primitifs utilisaient comme monnaie, les biens auxquels ils accordaient la plus grande valeur, tels que le bétail, les bijoux, les esclaves, le sel, les balles de mousquet, les épingles, le tabac à priser, le whisky, les chemises de coton, le cuir, les haches et les marteaux ; ou bien ceux pour lesquels il existait une demande étrangère, et qu'ils pouvaient négocier avec des marchands contre des biens qui leur étaient nécessaires: thé, soie, poisson, peaux de raton-laveur, noix de coco et tabac.  Ensuite, il y a une étape ultérieure, lorsque le cachet du gouvernement est imprimé sur le papier, le bois, le carton ou l'écorce des arbres, et que ces objets acquièrent alors un caractère légal. Quand une nation civilisée entre en contact avec un peuple barbare, elle cherche à faire du commerce avec lui pour les biens dont elle a besoin ; un peuple métallurgiste, qui fabrique des armes en fer ou en cuivre, cherchera les métaux utiles, et c'est pourquoi nous retrouvons le fer, le cuivre, l'étain et le plomb comme unités de valeurs - comme monnaie ; car ils peuvent toujours être convertis en biens de consommation et armes de guerre.  Mais lorsque nous demandons comment il a été possible que l'or et l'argent soient utilisés comme monnaie, et pourquoi l'or a été considéré comme beaucoup plus précieux que l'argent, aucune réponse ne se présente.  Il était impossible d'en faire des casseroles ou des poêles, des épées ou des lances ; ils (l'or et l'argent NdT) n'étaient pas nécessairement plus beau que le verre ou les alliages d'étain et de cuivre. Rien n'étonnait plus les races américaines que l'extraordinaire valeur que les Espagnols accordaient à l'or et à l'argent ; ils ne pouvaient le comprendre.  Un sauvage antillais échangea une poignée de poussière d'or avec l'un des marins accompagnant Christophe Colomb contre quelque outil, puis il courut dans les bois pour sauver sa vie, de peur que le marin ne se ravise de son marché et ne le rappelle.  Les Mexicains utilisaient des pièces de monnaie d'étain en forme de T. Nous pouvons comprendre cela, car l'étain leur était nécessaire pour durcir leurs outils en bronze, et c'était peut-être pour eux, le métal ayant la plus grande valeur.  Une pièce de cuivre ronde estampée d'un serpent a été retrouvée à Palenque, et les pièces de cuivre en forme de T sont très abondantes dans les ruines de l'Amérique centrale. Cela aussi, nous pouvons le comprendre, car le cuivre était nécessaire dans toute œuvre d'art ou d'utilité. Toutes ces nations connaissaient bien l'or et l'argent, mais elles les utilisaient comme " métaux sacrés " pour orner les temples du soleil et de la lune.  La couleur de l'or avait quelque chose de celle des rayons du soleil, tandis que la couleur de l'argent rappelait la lumière pâle de la lune, et donc ils (l'or et l'argent NdT) étaient sacrés pour les dieux respectivement du soleil et de la lune.  Et c'est probablement là l'origine de la valeur comparative de ces métaux : ils sont devenus les métaux précieux parce qu'ils étaient les métaux sacrés, et l'or avait plus de valeur que l'argent - tout comme le dieu soleil était le grand dieu des nations, tandis que la lune douce n'était simplement qu'un (dieu NdT) associé au soleil.

Les Péruviens appelaient l'or "les larmes versées par le soleil". Il n'était pas utilisé par le peuple en tant qu'ornement ou monnaie.  Le grand temple du soleil à Cuzco s'appelait le "Lieu de l'Or". C'était, comme je l'ai montré, littéralement une mine d'or.  Les murs, les corniches, les statues, les assiettes, les ornements étaient tous en or ; les aiguières, les tuyaux et les aqueducs, même les outils agricoles utilisés dans le jardin du temple, étaient en or et en argent.  La valeur des bijoux qui ornaient le temple était égale à cent quatre-vingts millions de dollars ! Les richesses du royaume se conçoivent quand on se souvient que d'une pyramide à Chimu, un explorateur espagnol nommé Tolède a extrait, en 1577, 4 450 284 $ en or et argent.  "L'or et l'argent du Pérou ont largement contribué à constituer la monnaie métallique sur laquelle l'Europe a basée son commerce au cours des trois cents dernières années.
L'or et l'argent n'étaient pas appréciés au Pérou pour quelque utilité intrinsèque ; ils étaient considérés comme sacrés car réservés aux deux grands dieux de la nation.  Comme nous trouvons de l'or et de l'argent extraits et travaillés des deux côtés de l'Atlantique aux premières périodes de l'histoire connue, nous pouvons en conclure qu'ils étaient connus des Atlantes ; et cette opinion est confirmée par les déclarations de Platon, qui représente une situation en Atlantide exactement comme celle que Pizarro a rencontré au Pérou.  Sans doute les vastes accumulations d'or et d'argent dans les deux pays étaient dues au fait que ces métaux n'étaient pas autorisés à être utilisés par la population.  Au Pérou, les impôts annuels du peuple étaient payés aux Incas en partie en or et en argent provenant des mines, et ils servaient à orner les temples ; ainsi le travail d'accumulation des métaux sacrés se poursuivait de génération en génération.  Le même processus a sans doute conduit aux vastes accumulations dans les temples de l'Atlantide, comme le décrit Platon.
Or, comme les Atlantes faisaient un immense commerce avec tous les pays d'Europe et d'Asie occidentale, ils demandaient et échangeaient sans doute de l'or et de l'argent pour l'ornement de leurs temples, ils provoquèrent ainsi une demande et créèrent la valeur de ces deux métaux autrement relativement inutiles à l'homme, une valeur supérieure à toute autre marchandise que le peuple pouvait offrir à ses clients civilisés ;  et comme la vénération pour le grand astre ardent du soleil, maître de toutes les manifestations de la nature, était dix fois plus grande que la vénération pour la déesse plus petite, plus faible et variable de la nuit, la demande pour le métal consacré au soleil était dix fois plus grande que celle pour le métal consacré à la lune.  Ce point de vue est confirmé par le fait que la racine du mot par lequel les Celtes, les Grecs et les Romains désignaient l'or était le mot sanscrit karat, qui signifie " la couleur du soleil ". Chez les Assyriens, l'or et l'argent étaient respectivement consacrés au soleil et à la lune, exactement comme ils l'étaient au Pérou.  Une pyramide appartenant au palais de Ninive est mentionnée à plusieurs reprises dans des inscriptions.  Elle se composait de sept niveaux, chacun de hauteur égale et de superficie inférieure à celui du dessous ; chaque niveau était recouvert de stuc de couleurs différentes, "une couleur différente représentant chacun des corps célestes, la moins importante étant à la base : blanc (Vénus) ; noir (Saturne) ; pourpre (Jupiter) ; bleu (Mercure) ; vermillon (Mars);'argent' (Lune) et'or' (le Soleil)". (Lenormant, "Ancient History of the East", vol. i. de Lenormant, p. 463.) "Encore aujourd'hui en Angleterre, on honnore la nouvelle lune d'un salut ou d'un signe de politesse, ainsi que par la pratique curieuse de "faire tourner une pièce de monnaie en argent" (un soir de pleine lune pour attirer la prospérité NdT), qui semble être une survivance (de la pratique NdT) de l'offrande de ce métal associé à la Lune".  (Anthropologie de Tylor, p. 361.) La coutume de faire un voeu, quand on voit la nouvelle lune pour la première fois, est probablement une survivance du culte de la lune ; le voeu ayant remplacé la prière.
Et c'est ainsi que, exactement comme les médecins d'Europe, il y a cinquante ans, pratiquaient la saignée, parce que pendant des milliers d'années leurs ancêtres sauvages l'avaient utilisée pour chasser les mauvais esprits hors de l'homme, c'est ainsi donc, que l'activité commerciale de notre civilisation moderne dépend de la superstition d'une civilisation passée, et que les banquiers du monde perpétuent aujourd'hui l'adoration des "larmes versées par le soleil" qui a commencé dans les temps anciens sur l'île d'Atlantide. Et c'est une question grave - quand on se souvient que les affaires du monde, qui augmentent rapidement, en raison de l'accroissement de la population et de l'avancée de la civilisation à pas de géant, se mesurent à l'aune d'une monnaie limitée par des lois naturelles, dont la production diminue annuellement, incapable de se développer proportionnellement à la croissance du monde - (c'est un question grave donc NdT) que cette superstition Atlantéenne n'ait pas encore infligé à l'humanité des blessures plus incommensurables que celles qui ont résulté de la pratique phlébotomie.

Traduction ©Pierre Delacroix - Tous droits réservés.

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